Yael et les cybers boys
Je suis fatigué, normal, il est minuit. C'est le week-end, le gros dodo, la glande, les dvds, les mangas, maybe un ciné, un tour à la fnac, quelques magasins et si j'en ai le courage, un peu de bacterio. Faut aussi que je passe à la laverie, que je range mon bordel, que je fasse ma vaisselle et que je trie mes cours de la semaine, oupss, du mois. Le frigo est à remplir. Revoir SBC, lui faire des sourires, deprimer à la sortie, me taper des films dans l'escalator. Passer un coup de fil à mes parents. Dire que la vie est moche. Me plaindre. Mettre de la musique. La vie n'est pas si moche. Narcissisme dans la salle de bain. Reflechir à ma semaine. Lire mon horoscope. Positiver. Deprimer. Je suis le meilleur. Je suis le plus nul. Je suis perdu.
Y'a un truc qui cloche.
J'ai oublié: Je l'aime.
Voilà ce que je deviens, je n'aime plus personne. Cynique, sarcastique, interessé. Le Bachelor, gentleman celibataire finit l'aventure seul.
Mes gentils bachelorettes boys [oué, je leur ai enfin trouvé un nom, ça ne pouvait plus duré...!!!] m'ont soulé. Le premier a se faire zapper aura été mon jeune petit latino. Bien que tu sois mignon comme tout, que la vie est belle quand on t'écoute, je suis desolé, ca va pas le faire. Je suis pas fan de Britney, je n'écoute pas les musiques de Disney en boucle quand je deprime, parfois il m'arrive même de dire des mots qui depassent 2 syllabes. Moi qui me pensait gravos dans le genre tapage de film, j'ai trouvé mieux... ou pire, c'est comme on voit. Pour toutes ces raisons, je ne peux te donner la rose.
L'interimaire plutot bogoss a fini lui au contraire par me faire deprimer, trop renfermé dans son univers, un univers beaucoup trop noir, j'ai pas le courage de remonter tout ça, j'suis du genre à couler avec un mec pareil. Pour ces raisons, c'est dead... :(
Quant au breton, bloqué dès le 1er jour [Les utilisateurs du messenger comprendront...] Le mec pas connecté à MSN ne s'est jamais connecté, j'crois même que j'ai mal recopié son adresse, donc bon... voila quoi.
Les trois finalistes sont donc l'étudiant en ecole de journalisme, celui en lettre et le chomeur rebeu. Vous m'epatez, les votes concordent parfaitement. M'enfin, ça s'arrete pas là.
Desolé de decevoir les 8 internautes qui ont voté pour le journaliste en herbe, mais j'le trouve relou. Il est sympa mais il fait trop de phrase blabla, à chaque fois que je parle de moi, il parle de lui, bref, un vrai dialogue de sourd. [Enfin, sur le net, on va dire aveugle] Manque cruellement d'humour, une photo peu net, c'est triste mais comme dirait Nsync "Bye Bye Bye". Honte à moi.
Entre temps, je suis retourné sur le site, j'ai rencontré de nouveaux mecs. Des profils tout aussi differents. Un jeune franco-indien en école d'ingé, un animateur du sud, un faux lascard à deux balle, et un etudiant infirmier assez belle gueule.
Là, j'avais vraiment du mal à gerer, il croyait chacun être le seul à qui je donnais mon adresse msn, j'vous raconte pas le bordel. L'etudiant en ecole d'ingé peu interessant, le lascard, j'en parle même pas, bien que je me suis tapé une bonne barre avec lui. Genre homo refoulé, j'ai réussi à lui faire dire ce que je voulais. L'etudiant infirmier, moué, étant en medecine, c'est un peu galere. Il me restait donc mon gentil animateur.
J'ai passé une soirée à dial avec lui, je le trouve trop mignon, trop intelligent, trop simple, trop tout quoi. Mais bon, vous commencez à me connaitre, un soir, c'est untel, le lendemain un autre... Il a pourtant insisté pour avoir mon tel, au feeling, j'ai cédé. Il m'a appelé et on a discuté de nos vies respectives, il est sympa.
Pour en revenir à mes bachelorettes boys, l'etudiant en lettre m'a envoyé des photos de lui. J'avais flashé sur la première, il ressemblait à Y. Puis il m'en envoit une seconde, habillé genre fashion fofole. Aie Aie Aie. Puis une troisieme... catastrophe... On parle, on parle, il se plaint de pas avoir de mec, tout est axé la-dessus. Ca devient une obsession chez lui. Il veut me voir, nous pacser, adopter un chien, acheter une villa... Nan, ca va pas le faire non plus.
Sans oublier que chaque jour, j'ai des nouvelles de mon Teacher. On s'est echangé nos photos au cours de la semaine. Sincerement, il me plait. Lui aussi, ca tombe bien. Je le fais douter, je joue au mec overbooké pour mettre des barrières. Pourquoi? Parce qu'il me fait flipper. C'est pas un psycho, c'est juste qu'on cherchait pas la même chose. Il me dit redefinir ses objectifs et qu'une rencontre simple autour d'un café pour apprendre à se connaitre l'interesse également. Mais je ne peux m'empecher de penser que derriere tout ça, il n'attendra qu'une chose, me niquer. J'en fais une fixation: Le sexe. Alors que c'est quelque chose qui s'apprivoise naturellement, avec lui, je sens la rapidité, une certaine pression.
J'en reviens à mon animateur, il commence lui aussi à me stresser. Il m'envoit des textos. J'suis l'homme de sa vie. Ca me fait de la peine. Je le voyais pas comme ça. A s'emballer pour une photo et une voix au telephone. Ca me fait peur, il me parle limite j'vais lui briser sa vie si je refuse de le voir. J'ai joué avec le feu et je me brûle. Pourtant, je suis toujours resté froid avec lui, je lui ai bien expliqué que ma vie est assez compliquée, que j'ai peu de temps reelement pour moi. Nous sommes loin et pour moi, c'est impensable. Il s'acharne.
Le dernier bachelorette boys, celui avec qui je ne regrette pas le dial, le chomeur rebeu. On a discuté de tout et de rien, et surtout sans promesse, sans rendez vous, en toute simplicité et toute liberté. Un mec bien, même si je me vois pas avec.
L'aventure se termine, elle m'a permis de reflechir sur moi-même, de voir un peu où j'en etais en confrontant les avis. J'dois voir le Teacher prochainement, quant aux autres, ils resteront à l'autre bout de la toile.
C'est dans des moments pareils que je me dis, je ferais mieux de revenir trois semaines en arriere, n'avoir jamais mis cette photo sur ce site, continuer à me taper des films à la fac, la vie était finalement plus facile et je ne me serais pas senti responsable de tous les problèmes des mecs du net. Parce qu'ils en ont des problèmes. J'ai vraiment percu la peine, la tristesse parfois même la depression.
Sincerement, j'ai pas vraiment à me plaindre.